L’ouvrage « Stratégies pour une révolution écologique et populaire » de Peter Gelderloos, publié par les éditions Libre en 2023, se présente comme un guide stimulant pour ceux et celles qui cherchent des voies vers une transformation sociale et écologique radicale. Dans cet ouvrage, Gelderloos offre une analyse des défis auxquels nous sommes confrontés et propose une série de stratégies et d’actions pour y faire face.

L’auteur commence par dresser un tableau critique du système capitaliste et étatique, de ses conséquences dévastatrices sur l’environnement et les populations. Il souligne l’urgence d’une mobilisation populaire et d’une lutte collective pour renverser les structures injustes et destructrices qui caractérisent notre société actuelle. Gelderloos explore ensuite diverses tactiques de résistance, de la désobéissance civile à la construction de communautés autonomes, en passant par la lutte directe et la solidarité entre les mouvements sociaux.

Une des forces de cet ouvrage réside dans sa capacité à articuler une analyse des enjeux écologiques et sociaux avec des propositions concrètes d’autodéfense. Gelderloos offre une vision radicale mais et insiste sur l’importance de l’organisation politique au niveau local et mondial sans mais sans en formuler réellement les contours.

En regard de l’écologie sociale et le municipalisme libertaire, théorisés par Murray Bookchin, les propositions de Gelderloos présentent à la fois des aspects complémentaires et des divergences. D’une part, Gelderloos partage avec Bookchin une vision critique du capitalisme et une reconnaissance de la nécessité de décentraliser le pouvoir politique au niveau local. Les stratégies de Gelderloos pour la construction de communautés autonomes et la démocratie directe peuvent ainsi contribuer à la réalisation des idéaux du municipalisme libertaire.

Cependant, les propositions de Gelderloos peuvent également présenter des divergences avec l’écologie sociale de Bookchin. Par exemple, Gelderloos adopte une approche qui met l’accent sur la diversité des tactiques et des stratégies de lutte, tandis que Bookchin insiste sur la nécessité de promouvoir l’écologie sociale grâce à des institutions politiques décentralisées basées sur des assemblées populaires dans le cadre du municipalisme libertaire. De plus, Gelderloos accorde une place importante à la lutte directe et à la désobéissance civile, tandis que Bookchin privilégie une approche plus politique et préalablement organisée suivant un processus révolutionnaire vivant : le communalisme. Ce dernier étant au service d’une perspective holistique qui comprend l’interaction complexe entre la société humaine et l’environnement naturel. Elle reconnaît en effet que les problèmes écologiques sont intrinsèquement liés aux systèmes sociaux et politiques existants (sur ce dernier point les deux hommes se rejoignent de nouveau).

En conclusion, « Stratégies pour une révolution écologique et populaire » de Peter Gelderloos offre une contribution stimulante et inspirante à la réflexion sur les alternatives au capitalisme et sur les voies vers une société plus juste et durable. Bien qu’il puisse présenter des divergences avec l’écologie sociale et le municipalisme libertaire de Murray Bookchin, ses propositions peuvent néanmoins contribuer à nourrir et à enrichir ces courants théoriques et politiques.